LAsie Maintenant, programmation hors les murs au Musée national des arts asiatiques - Guimet

 
 

Dans le cadre de la programmation hors les murs d’ASIA NOW, pour la quatrième année consécutive L’Asie Maintenant au Musée national des arts asiatiques - Guimet se poursuit avec cinq expositions inédites, au 6, place d’Iéna, 75116 Paris.

Découvrez nos programmations hors les murs des années précédentes : 2021, 2020, 2019.

 
 

Anne de Henning - Témoigner de l’histoire en marche

 

Anne de Henning, April 1971, Photo Michel Laurent April 1971, courtesy the artist

Le programme L'Asie Maintenant propose un focus sur les photographies de la photo-journaliste Anne de Henning relatant la guerre de libération du Bangladesh, récemment redécouvertes. Sous le commissariat de Ruxmini Reckvana Q Choudhury, cette exposition organisée avec la collaboration de la Fondation Samdani et du CRI (Center for Research and Information).

Cinquante ans après la reconnaissance du Bangladesh en tant que nation, Témoigner de l’histoire en marche rassemble des images rares prises pendant la guerre de libération par la photographe française Anne de Henning. Entre 1971 et 1972, la jeune photo-journaliste a capturé la naissance de la nation, et ses remarquables archives photographiques constituent un témoignage unique des années charnières qui ont vu le Pakistan oriental se transformer en Bangladesh. Présentée dans sa ville natale pour la première fois, l'exposition rend hommage au risque pris par de Henning en se rendant au Bangladesh pour documenter ces scènes historiques.

La plus ancienne série de photographies, datant de 1971, couvre la première visite de Mme de Henning dans le pays, alors qu'elle n'avait que 25 ans. L'une des premières photo-journalistes à entrer au Bangladesh après la déclaration de guerre - alors que peu de nouvelles sortaient du pays -, elle se souvient : "Le premier souvenir marquant que j'ai est celui de ma traversée de l'Inde vers le Pakistan oriental, dans une chaleur étouffante et un silence de mort". Revenant sur sa première rencontre avec les Mukti Bahini, un mouvement de résistance par la guérilla composé de militaires, de paramilitaires et de civils pendant la guerre de libération, elle raconte : "J'ai vu une poignée de jeunes Mukti Bahini sortir de leur poste d'observation de fortune, flanqué d'une haute perche de bambou arborant le drapeau vert, rouge et jaune du Bangladesh. Ils m'ont salué en me disant avec de larges sourires : "Vous êtes maintenant dans le Bangladesh libre !".

 

Wifredo Lam - céramiques

 

Wifredo Lam, Poisson-Torpille 1975, Terracotta, collection privée, Paris © SDO Wifredo Lam

Nicolas Trembley assure le commissariat de la première exposition dédiée aux céramiques de l'artiste sino-cubain Wifredo Lam, présentées dans un dialogue avec les porcelaines Qing du musée (avec le soutien de SDO Wifredo Lam).

L'artiste Wifredo Lam (1902-1982), membre actif de plusieurs mouvements d'avant-garde de son époque (Cubisme, Surréalisme, CoBrA,), connu comme artiste d'origine cubaine, est né d’un père chinois originaire de Canton.

Dans les années 1970, à Albisola, en Italie, Lam a produit plus de 300 céramiques qui ont été rarement montrées.

Cette exposition souhaite dévoiler une sélection de ces pièces, en les confrontant avec celles de la collection chinoise du musée Guimet. 

 

BAE Bien-U - photographies

 

Bae Bien-U, courtesy the artist and Galerie RX

Bae Bien-U (né en 1950) pratique la photographie depuis des décennies. Il capture le mouvement des arbres comme s’ils étaient en marche vers un ailleurs que son cadrage ne laisse pas deviner. Les troncs se déplacent comme une houle.

L’écriture de Bae Bien-U évoque la tradition de l’encre, la calligraphie, autant que la présence singulièrement forte des forêts en Corée, dans la peinture lettrée de paysages, qu’elle prenne la forme de paravent ou de rouleau ; on y retrouve souvent le pèlerinage à Geumgan-San, le Mont de diamant, aux pics hérissés de verdure.

En 2009 il est en résidence à Grenade, à l’invitation du Patronato de la Alhambra. Il retrouve l’alliance de la montagne et des arbres. Sur la Sabika – l’éperon rocheux qui domine la ville andalouse –, les arbres dialoguent avec les cubes de l’architecture défensive et palatiale, ils s’écartent pour laisser tomber une pluie de lumière ; ils forment parfois une masse douce, comme cotonneuse, de feuillage. Ici les arbres ont perdu leur sévérité. Parfois aussi l’artiste regarde à travers d’autres trames les effets de la lumière : dans la salle de Comarès – la salle du trône – elle pénètre, en dessinant de puissants effets d’ombres, à travers le réseau des moucharabiehs ou la superposition des couches de feuillage.

Exposition au Musée national des arts asiatiques - Guimet du 19 octobre au 23 janvier 2023


Yang Jiechang - Carte blanche au Musée national des arts asiatiques - Guimet

 

Vue d'exposition « Carte Blanche à Yang Jiechang », 2022, Musée national des arts asiatiques Guimet

Reconnu pour sa maîtrise des arts traditionnels chinois, Yang Jiechang s’illustre dans une multitude de médias : peintures, arts graphiques, installations, vidéos, performances ou sculptures. Son art est imprégné de la calligraphie, de l’esthétique et de la pensée traditionnelles chinoises, qui sont intégrées à un contexte contemporain.

Présentée dans la rotonde du 4e étage, l’œuvre Tale of the 11th Day (2011) est une peinture sur soie de 18 mètres de long marouflée sur toile, accompagnée d’un ensemble de onze vases en porcelaine, fruit d’une collaboration de quatre années avec la Manufacture de Sèvres. Tale of the 11th Day est une référence au Décaméron de Boccace (1348-1353). Imaginant le 11e jour, l’artiste représente un paysage primordial dessiné selon les modèles classiques de la dynastie Yuan (1279-1368).

Le style de Yang Jiechang est austère, épuré et universel. Il donne à voir une vision allégorique du chef-d’œuvre de la Renaissance italienne où les animaux et les humains se découvrent et s’accouplent : un Paradis où toutes les divisions – religieuses, ethniques, idéologiques ou politiques – sont effacés. Tale of the 11th Day est l’utopie d’un monde globalisé naturellement fondé sur l’égalité, le respect, l’amour et la compassion. Cependant, le paradis sensuel de Yang Jiechang est peint à une époque marquée par les conflits armés et les crises contemporaines.
L’installation nous rappelle que l’harmonie des relations reste fondée sur des rapports de force, équilibre instable sans cesse redéfini.

Commissaires :
Sophie Makariou, présidente du MNAAG, commissaire générale
Martina Köppel-Yang, historienne de l’art, commissaire associée
Claire Bettinelli, chargée de production des expositions et des collections contemporaines

Avec le soutien de DSLCollection et AIKA

Avec l’aimable participation de la Manufacture de Sèvres


Ram Rahman - Street Smart

 

Ram Rahman, Street Smart, Gate, Hyderabad, 1983 © Ram Rahman, The Guild Gallery

Dans la Galerie Riboud au 1er étage du MNAAG, The Guild présente la série Street Smart du photographe contemporain indien Ram Rahman (né en 1955). L’artiste y a saisi toute la vibrante culture visuelle des rues indiennes, avec ses curieuses juxtapositions de publicités, d’affiches de cinéma, de slogans politiques, d’icônes religieuses et de graffitis qui abondent dans les rues indiennes. Son utilisation de la photographie noir et blanc crée des images qui ressemblent à des collages. Ces assemblages fortuits, souvent à grande échelle, sont les décors dans lesquels se déroule la vie quotidienne dans ce théâtre de rue, capturant le chaos, l’ironie et l’humour de la culture publique indienne. Cet art populaire aléatoire reflète les aspirations, les rêves cinématographiques, et commente les questions politiques actuelles, l’histoire et la mythologie dans des combinaisons improbables d’images peintes à la main, d’affiches et de panneaux offset, d’imagerie numérique proliférante, qui sont autant d’éléments de cette culture pop qui a survécu à l’homogénéité aseptisante du consumérisme mondial.

Ram Rahman

Photographe, artiste, conservateur, designer et activiste, Ram Rahman a d'abord étudié la physique au Massachusetts Institute of Technology. Il a ensuite obtenu un diplôme en conception graphique à l'école d'art de l'université de Yale en 1979. Né en 1955, Rahman a présenté ses photographies lors d’expositions individuelles et collectives en Inde et dans le monde entier. Il a notamment exposé au Centre Pompidou, à Paris, en 2017, au Houston FotoFest, en 2018, à la Biennale de Gwangju, en 2018, et à la Chennai Photo Biennale, en 2019.

Parmi les expositions dont Rahman a été le commissaire, citons Delhi : Building the Modern, Kiran Nadar Museum of Art, New Delhi, 2017 ; Sunil Janah : Vintage Photographs 1940-1960, National Gallery of Modern Art, Mumbai, 2015 ; Delhi Modern : The Architectural Photographs of Madan Mahatta, PHOTOINK, New Delhi, 2012 ; Heat : Moving Picture Visions, Phantasms and Nightmares, Bose Pacia, New York, 2003 ; Sunil Janah Photographs : A Retrospective, Gallery 678, New York, 1998.

Ces dernières années, Rahman a donné des conférences sur des aspects de la photographie et de l'architecture indiennes contemporaines au Dr. Bhau Daji Lad Mumbai City Museum, au Jnanapravaha, Mumbai, au Museum of Modern Art, New York, au Centre Pompidou, Paris, notamment sur Sunil Janah, Raghubir Singh et l'architecture moderne de New Delhi.

Rahman est l'un des membres fondateurs du Safdar Hashmi Memorial Trust (SAHMAT) à New Delhi, un leader dans la résistance aux forces communales et sectaires en Inde à travers son action culturelle publique. Il est co-commissaire de l'exposition rétrospective SAHMAT qui a été inaugurée au Smart Museum de l'Université de Chicago en février 2013. L'artiste vit et travaille à New Delhi.

Les photographies de Rahman font partie des collections de la Devi Art Foundation, du Kiran Nadar Museum of Art, à Delhi, du Museum of Modern Art et du MET à New York, du Centre Pompidou à Paris et du Tate Modern à Londres, ainsi que de collections privées.