Moe Satt | Hunting & Dancing: 15 years

 

Date : Vendredi 20 octobre à 17h

Adresse: 1 Quai de Conti, 75006 Paris,Monnaie de Paris


Moe Satt

Né en 1983 à Yangon, Myanmar

Vit et travaille à Amsterdam, Pays-Bas

Moe Satt est un artiste conceptuel, performeur et commissaire d'exposition. En 2008, il a fondé et organisé Beyond Pressure, un festival international d'art performance au Myanmar. Dans ses œuvres, qui couvrent divers médias, de la photographie à la sculpture, en passant par la vidéo et les installations sonores, Moe Satt aborde des questions sociales et politiques provocatrices dans le Myanmar sous régime militaire, telles que le rôle de la religion et celui de l'individu dans la société. Il a été invité à plusieurs programmes de résidence d'artistes, notamment à l'ACC à New York (2017), à l'IASPIS à Umeå, en Suède (2016) et à la Résidence Internationale aux Recollets, à Paris (2015). Son travail a été présenté dans plusieurs expositions collectives, notamment "Political Acts: Pionniers de l'art performance en Asie du Sud-Est" à Melbourne (2017), la Biennale CAFAM à Pékin (2013) et la Biennale de Busan (2012). Satt a été finaliste du Prix Hugo Boss Asia Art en 2015. Il vit et travaille à Yangon, au Myanmar.


Célèbre pour ses performances provocantes et son œuvre vidéo, Moe Satt a depuis longtemps utilisé son corps comme un médium linguistique, sensitif et mobile. Dans "Rien d'autre que des doigts", ses mains se transforment en instruments d'expression vitale, devenant des organes de performance, des vecteurs d'intimité et des outils de survie.

Moe Satt puise dans les signaux visuels de la chasse et de la cueillette tribales, déployant une chaîne opératoire de symboles animaux. Ses mains incarnent à la fois la dextérité du cerf, la flamboyance du paon ou l'acuité de l'épervier, démontrant toute une gamme d'aptitudes imaginatives et communicatives. La vidéo est diffusée sur deux écrans, montrant des performances en solo de l'artiste et de sa collaboratrice, Liah Frank, ainsi qu'une performance commune dans la seconde moitié. Dans l'austérité monochromatique de la figure et du champ, Moe Satt présente une étude dépouillée de la communion corporelle, établissant des liens entre les corps humains et les corps de la pensée. Il met en lumière les dualités non dites mais fondamentales de l'existence, marquant les relations entre le soi et l'Autre, l'homme et l'animal, et le combat ou la fuite.

"Rien d'autre que des doigts" puise également dans l'histoire personnelle de l'artiste, s'inspirant du style angulaire axé sur la pose de la danse traditionnelle birmane, et révélant l'influence inconsciente des études universitaires de l'artiste en zoologie. De plus, l'œuvre est dérivée de "Chasse et Danse" (2006), une œuvre photographique précoce que Moe Satt a créée en se basant sur les gestes animaux qu'il a découverts dans un livre et qu'il a reproduits numériquement. L'artiste a revisité cette œuvre d'archive pendant la pandémie, bouclant ainsi la boucle après une décennie et demie de création.

Ces gestes de prédateur et de proie témoignent de l'influence durable et de l'engagement continu de Moe Satt dans la scène artistique du Myanmar, résultant de pratiques qui ont survécu à un coup d'État, une pandémie et la prison. L'œuvre a survécu à des crises personnelles, politiques et culturelles, prouvant la résilience de l'artiste, encore et encore.


*L’artiste est présenté par Nova Contemporary.