Marie-Ange Guilleminot

Marie-Ange Guilleminot, Kimonos, mémoire de Hiroshima, 2005, Courtesy de l’artiste, Photo © Michel-Ange Seretti

Marie-Ange Guilleminot, Kimonos, mémoire de Hiroshima, 2005, Courtesy de l’artiste, Photo © Michel-Ange Seretti

Marie-Ange Guilleminot, née à Saint-Germain-en-Laye en 1960, est diplômée de la Villa Arson à Nice en 1985. Elle vit et travaille à Paris depuis 1987. Elle expose au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1994 dans l’exposition l’hiver de l’amour. 

En 1997, l’artiste est invitée à la biennale de Venise ou elle obtient la mention d’Honneur avec son Salon de transformation, elle présente son travail à la Biennale de Lyon et prend part au projet « Skulptur projekte in Munster » en Allemagne. Une de ses œuvres majeure Le Paravent est inaugurée cette même année au Japon, cette pièce évolue dès lors dans différents contextes jusqu’à sa dernière présentation à La Monnaie de Paris en 2018. 

L’artiste a été représentée par la Galerie Chantal Crousel à Paris, la Galerie Erna Hecey au Luxembourg et la Galerie Masataka Hayakawa au Japon. Elle acquiert rapidement une dimension européenne avec des expositions en Allemagne, au Royaume-Uni, puis internationale : États-Unis, Israel... et en particulier au Japon. 

Sa première exposition personnelle Projet à lieu en 2000 au Musée des beaux-arts et de la dentelle à Calais, suite à sa résidence à l’Atelier Calder à Saché. Un livre d’artiste édité à cette occasion est préfacé par Alfred Pacquement. 

L’exposition quelle conçoit au musée d’art contemporain de Hiroshima en 2015 est l’aboutissement d’un travail sur la mémoire qu’elle réalise au Japon sur une période de dix ans.
Une double exposition lui succède au Kyoto Art center avec une performance. 

Au fil de trente années de productions, l’œuvre de Marie-Ange Guilleminot s’avère étonnamment diversifiée. Constituée depuis ses débuts de performances, elle comprend aussi des vidéos, des photographies, des livres et des installations, des « sculptures d’usage » dont le « Meuble-Spirale » aujourd’hui dans les collections du Cnap. 

Artiste exigeante, Marie-Ange Guilleminot réalise une œuvre qui, au-delà de sa diversité, exprime tout à la fois une réflexion permanente sur la condition de l’artiste dans la société, une critique radicale à l’encontre des manipulations et des séductions de la représentation et une recherche.

Le mot de l’artiste

« Placée à la face emblématique engagée de l’universitaire Anna Tsing, la perspective d’une démonstration active de ce que peut la démarche scientifique, là, vue des Etats-Unis, avec une conscience orientale de ce que l’âme japonaise rassemble : conviction et épreuve, s’intéresser aux jeunes artistes, ainsi est-il permis de les voisiner, s’ajoute à la conscience du terrain tout le non-dit ; Il s’exprime au Japon, à travers sa culture.

Parler ici semble téméraire au regard d’une œuvre, Les vêtements blancs de Hiroshima, prenant sa source en 1995, dont découle Kimono, mémoire de Hiroshima abouti au Japon en 2005. Le choix est l’extrait, parmi sept pièces, en vue de participer à l’esprit d’une telle manifestation parisienne. ON entre ainsi de plain-pied dans le sanctuaire du non-dit où « le champignon » diffuse un arôme de vie, sans image dans l’acte-même de créer la vive substance réparatrice favorisant le terrain, et là, l’émancipation de tout clivage à partir de quoi une prise de conscience est encore bien possible... J’espère ainsi penser, panser et agir, pour offrir un geste, performance gestuelle, dont l’art est de transmettre ici cet espoir bien au-delà du non-dit. »