Galerie Felix Frachon - Booth A206

Tahmineh Monzavi, Past continuous series, photography, 110 x 75 cm, Edition 6/7, 2017, Courtesy de Félix Frachon Gallery et Tahmineh Monzavi

Tahmineh Monzavi, Past continuous series, photography, 110 x 75 cm, Edition 6/7, 2017, Courtesy de Félix Frachon Gallery et Tahmineh Monzavi

 

Pour cette édition d'Asian Now, la Galerie Félix Frachon présente deux artistes iraniennes et une artiste indienne.

De ces trois pratiques fort variées, se dégagent très clairement les questionnements de ces trois femmes sur le regard: regard porté aux autres, à soi, ou regard de la société dans laquelle elles ont grandi.

Le temps est intrinsèquement lié à ces regards. Le temps qui passe creuse les différences et module la perception de soi et des autres.

Les nuages de Toufan, artiste d'origine iranienne basée à Bruxelles, sont comme des pensées non finies, comme des réflexions naissantes sur la représentation et les corps. Ces empiècements de couture rappellent à la fois les dessins d'enfants, aux formes simples, rondes et joyeuses, presque dansantes. Pourtant, ses personnages sont fortement séxualisés, mais n'est ce pas nos regards, notre âge qui nous nous influencent en ce sens?

Ratna Gupta, artiste indienne basée à XXX, questionne ainsi l'absence dans le rapport à soi. Passant de longues semaines volontairement seule, sans voir ni parler à personne, elle parvient à créer un temps pour soi, absolu, privé, et conscientise son impact sur elle-même. De cette expérience, Ratna nous laisse une enveloppe, une chrysalide dont elle se serait séparée. Dans ce temps d'absence et de solitude totale, Ratna créa comme un double, une sculpture qui oscille entre désincarnation absolue et indéniable présence.

Enfin, Tamineh Monsavi, artiste iranienne basée à Paris, présente une œuvre perçante, éclatante, assourdissante...mais surtout insolente aux yeux de la société iranienne. À travers le Moyen Orient et seulement armée de son appareil photo, Tamineh dépeint la guerre et ses séquelles, la vie toute crue, ses violences, et la beauté infinie de la dignité qui reste et survit à tout. Tout explose, sauf le soi, peu importe son identité, ses couleurs, son pays où sa religion. Qu'elle présente les rébus de la société ou les dunes d'un sahara que plusieurs pays se disputent, on voit ici un homme qui s'assume, qui cherche la reconnaissance, et là, les formes voluptueuses des dunes, symboles des corps féminins trop souvent piétinés, souillés, si peu respectés.

À travers cette présentation, la galerie Félix Frachon souhaite défier votre regard. Prenez le temps d'observer ces œuvres, et prenez conscience du changement qui s'opère dans votre perception de celles-ci.